Amertume

"Humpf alors franchement j'y connais rien, mais si on arrête pas le saignement, il va mourir. Je sais que pendant ma période d'apprentissage j'ai déjà été blessé, tu m'avais soigné à coup de toiles d'araignées et de baies jsaisplustropkwa et ça sert a rien de te transporter vu que de toute façon ça ne fera qu'aggraver les choses et de toute façon le guérisseur est ici." Dit Cœur Flamboyant. "Toi reste avec lui et moi je vais chercher des toiles et les baies, j'me souviens à quoi elle ressemble, fais en sorte qu'il s'endorme pas, parle lui et hésite pas à les mordiller les oreilles."

Pendant ce temps, Nuage de Sucre vacillait sur ses pattes d'un air désorienté. Crépuscule lui lança un regard appuyé puis remercia Cœur Flamboyant d'être venu.Ce dernier partit chercher les baies et les toiles d'araignées tandis que Crépuscule retournait se cacher dans sa couverture. Seul son museau dépassait de la couette. Nuage de Sucre lui lançait des regard désemparés.

- Oh, Crépuscule... dit elle d'une voix mi-inquiète mi-désolée. Si tu savais comme je m'en veux. Je sais que ce n'est pas en disant ça qu'on reviendra en arrière mais... Oh, je suis désolée...

Crépuscule poussa un petit grognement. Il eu envie de lui dire de ne pas revenir sur le sujet. Il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, tout le monde avait été perturbé par cette guerre. La journée avait été longue car même si tout cela s'était passé très vite, le tempérament de Crépuscule n'avait cessé d'y changer. D'abbord joueur, puis inquiet, énervé, fatigué et enfin blessé. Tout cela était trop pour lui. Cependant nuage de sucre ne lui en laissa pas le temps. Elle enchaîna sa tirade :

- Tu sais... Si je dois être exilée où bannie, je ne nierais rien. Je suis tout à fait consciente de mes erreurs, je suis tellement peu de chose... Je voulais que tu sache... Alors que toi, tu m'as défendue en sachant pertinemment que j'étais la coupable.

N'importe quoi; Si le fait de se sentir coupable lui faisait cracher le morceau comme ça, il ne valait mieux pas pour elle de culpabiliser trop souvent. Crépuscule souffla longuement l'air qu'il avait dans les, poumons et dit :

"Écoute, j'ai menti de mon plein gré, et je ne le regrette pas. Maintenant, si tu veux réparer tes dégats, obéi à Cœur Flamboyant sans discuter et reprend ta vie comme n'importe quel membre d'un clan. Il me semble que je sais ce que je fais, alors tais toi et laisse moi m'occuper de ça.

Sa tirade l'avait presque fatiguée et il ferma les yeux, bien tenté par l'idée de dormir lorsqu'il senti un picotement à la base de l'oreille. Il rouvrit les yeux. Nuage de Sucre, l'air embarrassée, se tenait devant lui. Crépuscule se releva et sortit de sa couette.

"Tu as raison, il ne vaut mieux pas que je m'endorme. Il vint se placer non loin de la porte pour surveiller le retour de Coeur Flamboyant. et se tint bien droit sur ses pattes.

Coeur Flamboyant courrait partout pour trouver tout ce dont il avait besoin, mais d'abord le plus important : les toiles d'araignée, s'il ne trouvait pas les baies sur le passage tant pis, la douleur c'est toujours mieux que la mort, surtout quand c'est le guérisseur et qu'il n'a pas d'apprentis.

Ce n'est qu'après 10 minutes qu'il revint en courant, il avait assez perdu de temps comme ça.

*j'espère que je n'arrive pas trop tard.* Pensa t-il en commençant a apercevoir le bon endroit.

Quand il arriva il fut étonné de voir Crépuscule debout avec ses blessures.

*Bon au moins suppose qu'il est toujours vivant*

Il appliqua sans aucun soins les toiles d'araignées sur les blessures de Crépuscule.

"Je suis désolé mais je n'ai pas pris plus de temps pour trouver les baies, tu vas devoir faire avec la douleur." Dit-il à Crépuscule. "Il faudra penser à avertir les patrouilles de faire attention par ici si le chien n'est pas attaché. Maintenant tu devrais te reposer, je vais aller chasser quelque chose."

Nuage de Sucre voulut protester lorsque Crépuscule se mit debout, mais Coeur Flamboyant apparut, des toiles d'araignées serrées dans la gueule.
Il eut l'air surpris de voir que le guerrisseur se tenait déjà sur ses pattes. C'était un sacré cas. La jeune guerrière ne s'en étonnait même plus.

Coeur Flamboyant appliqua rapidement les toiles autour de la blessure de Crépuscule, qui ne semblait pas souffrir particulièrement. Nuage de Sucre fut soulagée de voir qu'il se portait mieux.

Mais déjà, Coeur Flamboyant s'en allait chasser. Oh, il avait raison, Crépuscule aurait besoin de forces pour retourner au Camp. Mais bien sur, c'était elle qui avait la garde du malade. Elle aurait mille fois préféré être dehors en train de courir les mulots plutôt que de rester avec avecle blessé. Mais, malgré son fort caractère, elle ne répliqua pas. Au final, elle se sentait assez bien, ici, avec Crépuscule. Une chaleur jusque là alors inconnue envahit sa poitrine.

- Tu veux peut-être te reposer un peu ? Il erait plus sage que tu reste tranquille avant le retour de Coeur Flamboyant... Si tu veux, je te raconte une histoire...

Nuage de Sucre se rendit compte de la stupidité de ses propos et ouvrit la gueule pour se reprendre...

Crépuscule se sentais déjà mieux. Ces blessures lui donnaient juste l'impression d'une forte brûlure. Malgré tout, sa tête tournait encore un peu et Crépuscule voulait courir et courir sans s'arrêter. Il avait toujours détester de rester sans rien faire, de même, il avait toujours eu beaucoup de mal à dormir. C'était sans doute pour cette raison que le bas de ses pattes fourmillaient en dérangeant horriblement le guérisseur. Ou pas.
Il pétrit lentement le sol a avec ses pattes, pressé de voir arriver Cœur Flamboyant. Ce dernier arrivait justement, formant un point grossissant sur la ligne de l'horizon. Il fut rapidement ici, au grand plaisir de Crépuscule. Sans rien dire, le guerrier appliqua précipitamment les toiles d'araignées légèrement élastiques. Crépuscule l'aida de temps à autres :

"Je suis désolé mais je n'ai pas pris plus de temps pour trouver les baies, tu vas devoir faire avec la douleur." lui dit Cœur Flamboyant. "Il faudra penser à avertir les patrouilles de faire attention par ici si le chien n'est pas attaché. Maintenant tu devrais te reposer, je vais aller chasser quelque chose."

Crépuscule acquiesça d'un hochement de tête lent et Le guerrier repartit quasiment aussitôt pour chasser. Le guérisseur se réjouit d'avance de pouvoir se délecter d'une proie chaude et fraîchement tuée. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il était à nouveau seul avec Nuage de Sucre. C'est alors que cette dernière lança d'un ton assuré mais doux :

"- Tu veux peut-être te reposer un peu ? Il serait plus sage que tu reste tranquille avant le retour de Cœur Flamboyant... Si tu veux, je te raconte une histoire..."

Crépuscule s'étonna de ce que dit Nuage de Sucre mais ces yeux pétillèrent du malice dont il savait parfois faire preuve. La jeune renarde s'était elle même décontenancée et semblait paradoxalement honteuse. Crépuscule réfléchit un moment, en scrutant Nuage de Sucre de haut en bas de son regard perçant et dit :

"-Eh bien... Propose moi une histoire, et je te dirais si oui ou non j'accepte que tu me la raconte... Et si nous avons le temps, peut être que moi, je t'en raconterais une."

Crépuscule se redressa un peu plus sur ses pattes, le regard attentif et la douleur de ses blessures oubliée.

"-Eh bien... Propose moi une histoire, et je te dirais si oui ou non j'accepte que tu me la raconte... Et si nous avons le temps, peut être que moi, je t'en raconterais une."

Nuage de Sucre fut surprise à la réponse de Crépuscule. Elle aurait cru qu'il se serait moquée d'elle, de ses idées stupides.

"-Ah ? Alors, euh... En fait... Je vais te raconter une histoire que ma maman m'avait contée il y a très longtemps et... J'espère que tu ne me crois pas prétentieuse mais... Je vais t'expliquer pourquoi je m'appelle Nuage de Sucre. Sucre, ce n'est pas une chose que l'on a l'habitude de croiser, et peut-être même que certains ne connaissent pas le sucre... Bien..."

La guerrière scruta les yeux sombres du guérisseur, qui attendait manifestement sa réponse.
Nuage de Sucre, ne sachant que faire, commença son histoire.

" - Alors, tout le ponde l'ignore, mais en vérité, ma mère à longtemps cotoyé les bipèdes... Certains ne sont pas si mauvais qu'il ne le laissent croire... C'était pendant un hiver glacial, saison de graves pénuries. Tout les renards n'avaient que la peau sur les os. Condamnée à récupérer les restes des bipèdes dans des bacs en acier, ma mère errait dans leur ville, par temps rude. La brume masquait le paysage et on ne voyait pas plus loin que le bout de son museau. C'est alors qu'un monstre effroyable, sorti de nulle part, ses deux yeux luisants dans la pénombre, crachant une fumée immonde, apparut. Ne l'ayant pas vue, ou, de sa propre volonté, il percuta ma mère de plein fouet. Elle l'apprit plus tard, cet créatures s'appellent "voitures"... Inconsiente, elle fut recueillie par deux bipèdes, un mâle et une femelle. Trop affaiblie pour s'enfuir ou attaquer
, elle se résigna, se préparant à la mort qui semblait l'attendre. Pourtant, les bipèdes la soignèrent, et, la trouvant trop faible, lui donnèrenet à manger des petits carrés blancs et granuleux appelés "sucre". Alléchée par l'odeur, elle y goûta imprudemment. Et ce fut, me disait-elle, comme un éclat de chaleur dans une nuit glaciale. Une douceur qui la réjouit du plus profond de son être..."

Crépuscule la scrutait intéssément de ses yeux sombres, et elle en fut profondemment troublée. Les battement de son coeur résonnèrent dans son crâne. Pertubée, elle poursuivit maladroitement.

" - Et, bien sûr, les bipèdes l'ont relachée et... Euh... Bah quand je suis née, elle trouvait que j'avais la même couleur que cette denrée et euh... Voilà. C'est vraiment quelque chose de très... Très important pour moi... Tu es la seule personne à qui j'en ai parlé... Mais... Ca t'importe sûrement peu..."

Crépuscule n'en revenait pas. Alors la mère de Nuage de Sucre avait été un animal domestique ? Crépuscule était à la fois effaré et indigné mais il ne dit rien, par respect. Après tout, en quoi était-ce la faute de Nuage De Sucre. Malgré tout, Crépuscule crut à cette histoire sans hésiter : Pourquoi Nuage de Sucre se venterait-elle d'une histoire à la fois fausse et -d'un certain point de vue- dévalorisante ? Et même sans ça, Crépuscule sentit qu'il pouvait faire confiance à cette jeune guerrière. Son regard maladroit et son air hésitant, Crépuscule y avait concentré son attention et s'y sentait réconforté. Trop absorbé par les yeux de Nuage de Sucre, il perdit le fil de l'histoire. Ses yeux rêveurs s'étaient fixés sur ceux de Nuage de Sucre. Le guérisseur ne se réveilla que lorsqu'il entendit : "Voilà. C'est vraiment quelque chose de très... Très important pour moi... Tu es la seule personne à qui j'en ai parlé... Mais... Ça t'importe sûrement peu...". Il sursauta et tenta de reprendre le court de l'histoire mais pas moyen. Il dit juste :

"-Oui. Enfin, non... Je n'aurais pas cru que tu étais... Enfin non, ta mère ! Je n'aurais pas cru qu'elle avait vécu chez des bipèdes. Mais c'est une belle histoire."

Crépuscule s'ébroua du museau à la pointe de la queue en tentant de s'éclaircir les idées. Qu'est ce qui avait bien put lui passer par la tête ? Il serra les dent et se souvint de se sentiment de bien être qui l'avait envahi. Cela lui faisait peur, très peur. Tendant de se détendre un peu, il dt :

"Veux-tu que je te raconta une histoire à mon tour ?"

[c'est court --']

Tandis que Nuage de Sucre prononçait ces paroles, elle sentit le regard de Crépuscule se poser sur elle. Elle n'en était gênée, au contraire, au fond d'elle même, elle se réjouissait de capter l'attention. Malgré la tristesse de ses souvenir et de l'accident, ce sentiment la réconfortait.

"-Oui. Enfin, non... Je n'aurais pas cru que tu étais... Enfin non, ta mère ! Je n'aurais pas cru qu'elle avait vécu chez des bipèdes. Mais c'est une belle histoire."

Lança le guérisseur. La guerrière eut une drôle d'impression. Pourquoi bégayait-il ? Lui, d'habitude si confiant. Une idée saugrenue germa dans l'esprit de Nuage de Sucre. Et si... Elle la repoussa, honteuse d'avoir pensé à de telles choses. Grotesque et impossible. Mais, au fin fond de son coeur, elle aimerait... Non.

Elle devait se ressaisir. C'était un passage à vide, elle éprouvait juste de la compassion pour Crépuscule, injustement blessé. Elle n'avait pas le droit, elle avait promis de s'occuper d'elle une fois qu'elle serait devenue suffisamment forte et entraînée... Mais elle se sentait si faible et si petite... Non, juste de la pitié.

"Veux-tu que je te raconte une histoire à mon tour ? ", demanda t-il.

"D'accord", répondit simplement Nuage de Sucre.

Elle penserait que ce récit la détournerait de ses pensées futiles.

[Plus court que toi. Ma parole, c'est un concours Oo]

Crépuscule observa un instant les flocons de neige qui tourbillonnaient et claquant contre les carreaux avec un bruit presque réconfortant. Il réalisa à quel point tout cela comptait pour lui, ces glaciers, ce camps et l'activité qui y régnait. Il se rendit aussi compte qu'il n'avait jamais profiter de la vie comme tout les autres membres du clan, mais qu'il l'avait gâché à rechercher quelqu'un de probablement introuvable, si ce n'est mort. Il soupira, de tristesse et d'effroi sans doute, mais une fleur de bonheur germa dans son esprit. Tout n'était pas perdu, il lui restait encore l'espoir de vivre heureux et fière d'avoir servi son clan, durant les quelques saisons qui lui restaient encore. Rasséréné, il se détourna de sa contemplation de... des fenêtres, en fait. Il esquiva le regard de Nuage de Sucre, légèrement embarrassé mais fut satisfait de sa réponse.

"D'accord"

Il s'installa confortablement, tentant d'oublier la brulure qui pulsait le long de ses veines et inspira longuement. Il n'avait jamais raconter cette douloureuse étape de sa vie. Ça lui faisait mal d'en parler. Une lueur d'hésitation brilla dans son regard métallique mais ne fit que l'encourager à parler. Il commença, sur un ton neutre et posé :

"Il y a des lunes de cela, des saisons, alors que tu n'étais même pas rien qu'une idée dans l'esprit de ta mère, je suis né. On ne peut plus parfaitement, dans des terres pacifiques et bien différentes d'aujourd'hui. Nous étions cinq, mes frères et moi, à avoir vu le jour dans ce clan, dans cette lande. Mais le froid et la maladie ont emporté trois de mes frère avant même qu'ils ai été nommés. Ma mère a alors rejoint les anciens. Mon frère et moi nous aimions plus que tout au monde, plus que t ne peux l'imaginer mais un soir, un beau soir d'été, il a disparu du camp. Je lui en ai toujours voulu mais..."

Sa voix se brisa et ses yeux s'embuèrent de larme. Lui, Crépuscule, le renard de clan le plus solitaire et froid, pleurait. Il ne tenta pas de retenir ces larmes et continua son récit, tant bien que mal.

"Ça ne peut pas être de sa faute. Jamais il ne serais parti sans moi, pas sans me prévenir. Je m'évertue à le chercher depuis ce jour, je contredit chaque jour les lois du code mais en vain. Je n'aurais pas ma place dans le clan des étoiles, je le sais. J'abandonne..."

Ses pattes ankylosées tremblèrent douloureusement mais il resta sur ses pattes, dignement. Il savait qu'il braverait le clan des étoiles si il lui fallait assumer pleinement ses fautes. La douce chaleur de Nuage de Sucre le réconforta. Il s'approcha d'elle, à pas de velours et se blottis contre elle comme un chaton endormit. Il chuchota :

'Que pourrais-je faire de plus... Dit le moi..."