Rats. |EVENT !|

Ils couraient. Droit devant, sans destination particulière. Ils avaient tous leur fin odorat à l’affut, les pattes traquant la moindre vibration trahissant des pas. Ils guettaient. Infatigables, ils venaient de parcourir une bonne partie de Plaine Okur, inspectant la moindre parcelle où ils passaient. Ils recherchaient tous la même chose : la proie.

Le groupe de rats semblaient avaler les mètres, ratissant herbes et broussailles. Rien n’arrêtait ces rongeurs aux muscles anormalement développés et aux dents très dissuasives. Leurs pensées devaient sans doute être étranges, leur façon de voir les choses était bien plus cruelle que la plupart de leurs congénères des bois. Mais ça, ils l’avaient oublié. Maintenant, c’était le sang et la mort. Rien d’autre.

Leur pelage blanc était identique. Ils avaient la même ossature, la même taille à quelques centimètres près, et ces mêmes yeux rouges, comme injectés d’hémoglobine, le regard chargé de violences futures. Leur queue fouettant l’air d’une façon étonnement synchrone, ils filaient sans se poser de question. Leur unique but leur occupait tout l’esprit, plus rien ne les affectait. Ils avaient oublié le reste.

Un rat plus gros que la moyenne, positionné en tête de la dizaine de rats, s’arrêta soudainement. Aussitôt, ses compagnons en firent de même. Le gros rat, qui s’était proclamé le nouveau chef après avoir à moitié décapité l’ancien, examina les alentours : encore une grande plaine, interminable plaine, mais traversé par une rivière qui étincelait sous le soleil éclatant. Il inspira à fond, analysa l’odeur et y décela plusieurs traces différentes, datant de quelques heures environ. Ce lieu devait être fréquenté. Pas étonnant : en cet endroit, la berge formait une parfaite pente douce vers l’eau pour pouvoir boire sans risquer de basculer. Agitant les oreilles avec une excitation sanguinaire, il désigna la rivière d’un signe de queue avant d’annoncer d’un cri aigu :

« Des animaux viennent ici régulièrement. Différentes espèces d’animaux. Peu importe qui ils sont. Ce sont des êtres vivants, ils ont donc de la chair et du sang. C’est le principal. Il ne faut pas hésiter. N’oubliez pas que les points sensibles sont la gorge et le ventre. Il faut les faire saigner. »

Il marqua une petite pause, savourant ce moment, avant d’ajouter :

« Nous les dominerons tous ! Jusqu’au dernier ! »

Les autres rats approuvèrent d’un murmure général accompagné d’un frisson d’excitation. Soudain, une odeur plus ténue se fit sentir. Une odeur tellement appétissante ... Un mulot. A quelques mètres de là, grignotant innocemment un brin d’herbe. Il ne se méfia pas de ces rats blancs ; après tout, ils étaient de la même espèce. Le groupe fonça d’un même mouvement vers la proie. Trois rats lui sautèrent à la gorge, quatre autre lui immobilisèrent le dos tandis que le reste lui infligea de multiples blessures sur le reste du corps afin de l’affaiblir. Le mulot se débâtit, poussant des cris de terreur, donnant des coups de pattes comme il pouvait. Mais il était tellement faible, seul sous cette masse grouillante et sans pitié, jamais rassasiée ... Il finit par se taire dans un petit gargouillis, s’affaissant sous les crocs de ses attaquants.

Les rats s’en rendirent à peine compte. Ils continuèrent à enfoncer leurs dents aussi tranchantes que des poignards dans le cadavre, lui arrachant de la chair, le dépeçant petit à petit, animé par une violence incontrôlable. Un véritable festin macabre. Mais, bientôt, une autre odeur se fit sentir. Et malgré l’odeur enivrante du sang, tous la sentirent.

Ils se redressèrent, le museau taché de rouge et dégoulinant, claquant des dents avec délectation.



|Hum ... Dites-moi si j'en fait trop, hein xD Et puis aussi si les rats ont plus l'air de psychopathes ambulants que de simple rats ...|